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- 16/09/2024 à 10:53
Converser avec le corps !
Par Mansour M’henni
N’est-ce pas une belle idée que celle initiée par le « Groupe Brachylogia France », de la Coordination Internationale des Recherches et Études Brachylogiques (CIREB, à Paris), d’organiser une conversation (la troisième du genre) autour d’un thème proposé par le sociologue Daniel Levy et la formatrice Marie-Odile Papillon en marge des Jeux olympiques et paralympiques 2024, celui de la « Conversation sur le sport : corps physique et corps social ».
L’avantage de cette conversation est qu’elle est en mode mixte, présentiel et à distance, et que d’où que l’on soit, on peut y assister sur inscription préalable. Ce qui m’intéresse ici, c’est effectivement de m’interroger sur notre rapport avec le corps, le nôtre et celui d’autrui, et de me demander si ce rapport est ou non un facteur favorable à la bonne édification sociétale, à quelque niveau qu’on considère la société.
Il est vrai que nous nous soucions, même un peu trop parfois, de notre propre corps sans prendre garde à l’effet nuisible que ce souci exagéré, et souvent mal contrôlé, peut avoir sur les autres. La question est donc d’éducation et d’éthique, de morale sociale au croisement de la part de soi et de la part de l’Autre. Chacun de nous est avide de sa liberté, qu’il voudrait absolue, mais chacun peut, à un moment ou à un autre, se sentir diminué devant une façon d’être d’un autre.
C’est facile de dire, à propos de ce dernier cas, que c’est une affaire de personne et que chacun est responsable de sa façon d’être et de voir ; mais n’est- ce pas là une façon de ramener la logique du « chacun pour soi et après moi le déluge » ? Est-ce avec cet état d’esprit qu’une société peut se développer et œuvrer, autant que possible, à l’épanouissement de tous ses citoyens en n’en négligeant surtout pas les nécessiteux et ceux à besoins spécifiques, autrement dit ceux qu’on appelait les « handicapés » ?
J’avoue avoir ressenti, en tant que tunisien, une grande fierté devant le succès fulgurant de nos athlètes paralympiques à Paris, cet été de 2024 ; c’est d’ailleurs souvent le cas : ils nous honorent là où ils vont ! Mais franchement, quelle part ont-ils du budget du sport et de l’attention de valorisation ? D’ailleurs, cette question en cache une autre, car ces héros sportifs représentent toute une frange de la société souvent considérée de second ordre quant aux paris sur lesquels mise cette société.
Oui, dirait-on, nous compatissons, nous les aidons à s’intégrer, etc. Non, il s’agit d’abord d’œuvrer à ne plus les distinguer comme une catégorie sociale distincte, qui a droit à notre pitié et à notre charité, mais à vivre avec eux et à les traiter en égaux en devoirs, en droits, en dignité. Certes, les textes officiels ne font pas distinction, ou presque, et la discrimination positive est elle- même à reconsidérer ; mais les concitoyens peuvent être offensants même – et surtout peut-être – en exprimant une certaine pitié ou en se situant en rapport de compassion.
L’idéal serait d’atteindre l’état d’esprit du « zéro handicap », en prenant en considération que le handicap n’est pas seulement physique. Le sport aide sans doute à prendre conscience de cet objectif et à le servir, mais l’éducation aux valeurs sociales et la morale du vivre-ensemble sont fondamentales, dans tous les domaines. Une conversation telle que celle programmée par la Cireb y contribue certainement.
L’hypothèse de départ est que nous sommes tous différents par quelque chose, même ceux qui se croient à corps parfaits, et chacun doit pouvoir jouir pleinement de sa citoyenneté quelle que soit sa différence. Chacun devrait être solidaire avec autrui, son semblable, son frère en citoyenneté… son « concitoyen » qui est loin d’être un « con – citoyen » !
Un concitoyen avec lequel il ne faudrait jamais arrêter de converser, comme on devrait sans cesse converser avec soi, avec son propre corps et avec toutes les choses qui nous entourent et qui constituent notre « environnement ». Voilà l’idéal sociétal à ambitionner ! Tout le reste est littérature.
Retour L’avantage de cette conversation est qu’elle est en mode mixte, présentiel et à distance, et que d’où que l’on soit, on peut y assister sur inscription préalable. Ce qui m’intéresse ici, c’est effectivement de m’interroger sur notre rapport avec le corps, le nôtre et celui d’autrui, et de me demander si ce rapport est ou non un facteur favorable à la bonne édification sociétale, à quelque niveau qu’on considère la société.
Il est vrai que nous nous soucions, même un peu trop parfois, de notre propre corps sans prendre garde à l’effet nuisible que ce souci exagéré, et souvent mal contrôlé, peut avoir sur les autres. La question est donc d’éducation et d’éthique, de morale sociale au croisement de la part de soi et de la part de l’Autre. Chacun de nous est avide de sa liberté, qu’il voudrait absolue, mais chacun peut, à un moment ou à un autre, se sentir diminué devant une façon d’être d’un autre.
C’est facile de dire, à propos de ce dernier cas, que c’est une affaire de personne et que chacun est responsable de sa façon d’être et de voir ; mais n’est- ce pas là une façon de ramener la logique du « chacun pour soi et après moi le déluge » ? Est-ce avec cet état d’esprit qu’une société peut se développer et œuvrer, autant que possible, à l’épanouissement de tous ses citoyens en n’en négligeant surtout pas les nécessiteux et ceux à besoins spécifiques, autrement dit ceux qu’on appelait les « handicapés » ?
J’avoue avoir ressenti, en tant que tunisien, une grande fierté devant le succès fulgurant de nos athlètes paralympiques à Paris, cet été de 2024 ; c’est d’ailleurs souvent le cas : ils nous honorent là où ils vont ! Mais franchement, quelle part ont-ils du budget du sport et de l’attention de valorisation ? D’ailleurs, cette question en cache une autre, car ces héros sportifs représentent toute une frange de la société souvent considérée de second ordre quant aux paris sur lesquels mise cette société.
Oui, dirait-on, nous compatissons, nous les aidons à s’intégrer, etc. Non, il s’agit d’abord d’œuvrer à ne plus les distinguer comme une catégorie sociale distincte, qui a droit à notre pitié et à notre charité, mais à vivre avec eux et à les traiter en égaux en devoirs, en droits, en dignité. Certes, les textes officiels ne font pas distinction, ou presque, et la discrimination positive est elle- même à reconsidérer ; mais les concitoyens peuvent être offensants même – et surtout peut-être – en exprimant une certaine pitié ou en se situant en rapport de compassion.
L’idéal serait d’atteindre l’état d’esprit du « zéro handicap », en prenant en considération que le handicap n’est pas seulement physique. Le sport aide sans doute à prendre conscience de cet objectif et à le servir, mais l’éducation aux valeurs sociales et la morale du vivre-ensemble sont fondamentales, dans tous les domaines. Une conversation telle que celle programmée par la Cireb y contribue certainement.
L’hypothèse de départ est que nous sommes tous différents par quelque chose, même ceux qui se croient à corps parfaits, et chacun doit pouvoir jouir pleinement de sa citoyenneté quelle que soit sa différence. Chacun devrait être solidaire avec autrui, son semblable, son frère en citoyenneté… son « concitoyen » qui est loin d’être un « con – citoyen » !
Un concitoyen avec lequel il ne faudrait jamais arrêter de converser, comme on devrait sans cesse converser avec soi, avec son propre corps et avec toutes les choses qui nous entourent et qui constituent notre « environnement ». Voilà l’idéal sociétal à ambitionner ! Tout le reste est littérature.
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